mercredi 29 juillet 2009

Oscar Wilde et le Jeu de la mort - Gyles Brandreth

Facétieux Oscar Wilde!

Après avoir choqué tout le monde par ses boutades lors de la première triomphale de l'Evantail de Lady Windermere, le voici qui propose à ses amis une curieuse activité pour les distraire: le jeu de la mort. Chacun inscrit sur une feuille de papier le nom de la victime de son choix et aux participants de deviner qui veut tuer qui. Mais quand la mort commence à frapper les victimes potentielles dans l'ordre exact dans lequel elles ont été tirés, le drame succède à la comédie. Flanqué de son fidèle ami Robert Sherard et assisté par Arthur Conan Doyle, Bram Stocker et le peintre Walter Sickert, Wilde mène une enquête avec plus de zèle que jamais...Car son nom et surtout celui de Constance, sa femme, figurent sur la liste funèbre.




Avec le Jeu de la mort, Gyles Brandreth récidive pour une nouvelle intrigue Wildienne qui pourrait aisément concurrencer un très bon Sherlock Holmes. Ce second opus surpasse aisément le premier par une intrigue beaucoup plus prenante et de nouveaux personnages hauts en couleur.

Parmi ces derniers, nous retrouvons bien sûr Robert Sherard et Conan Doyle et nous faisons la connaissance de Bram Stocker, papa de Dracula, le peintre Walter Sickert mais aussi les frères Douglas dont le fameux et tristement célèbre Alfred "bosie" Douglas, fils de Lord Queensberry. Cercle d'amis fidèle et admiratif de Wilde, nous découvrons avec plaisir plusieurs anecdotes joyeuses, tant sur le dandy que sur ses amis, comme le fait que Bram Stocker ait épousé le premier amour d'Oscar et que celui-ci considérait Dracula comme le plus beau roman du siècle.

La chère Constance Wilde prend également une place nouvelle, courtisée par plusieurs amis de Wilde, elle est la cible de toutes les attentions et de toutes les protections car elle aussi est menacée.

Nous retrouvons également le Londres des années 1880-1890 dans sa splendeur et ses horreurs. L'intrigue est particulièrement prenante, rappelant un peu les Dix petits nègres d'Agatha Christie. De meutres en disparitions nous nous demandons qui peut bien avoir l'audace d'exécuter ce tour macabre. Et qui a désigné Oscar? Qui a désigné Constance? Autant de questions qui nous tiennent en haleine jusqu'à la dernière page.

Hommage délicieux au grand homme, cette saga nous offre un portrait en profondeur de la personnalité du plus célèbre des dandy, ses qualités d'observations et son sens aigu de la répartie. Le trio qu'il forme avec Robert Sherard et Conan Doyle est attachant, et subtile.
Un beau roman offert à Oscar Wilde, l'un des hommes les plus brillants de son siècle.
Critique de Gabriel sur le blog Children of the Night

Oscar Wilde et le meutre aux chandelles - Gyles Brandreth

En cette fin de siècle trépidante, Oscar Wilde, dandy éclairé, virevolte de mondanités en rendez-vous discrets, lorsqu'un drame vient bouleverser sa vie. Tandis qu'il s'apprête à écrire le Portrait de Dorian Gray, il découvre dans un meublé de corps d'un jeune garçon de sa connaissance. Tout semble indiquer un meurtre rituel. Et en ami fidèle, Oscar Wilde s'est juré de ne pas trouvé le repos tant que justice n'aura pas été faite pour Billy Wood. Commence alors pour Oscar et ses amis Arthur Conan Doyle et Robert Sherard un ensuète dans les bas-fond de Londres qu'aucun d'eux n'est prêt d'oublier.

Gyles Brandreth est un passionné d'Oscar Wilde et cela se sent. Ce roman et le suivant (Oscar Wilde et le jeu de la mort) sont de véritables odes au dandy Wilde...

Ficelé comme une intrigue à la Sherlock Holmes, The candlelight murders nous entraîne rapidement dans les bas-fond londoniens, mais toujours avec un style et une élégance des plus raffinée. Une élégance à la Wilde. Une élégance lente et précieuse à l'image du héros. Ne cherchez pas un thriller mouvementé et plein de rebondissements. Ceux-ci arrivent à la fin, produit de la sublime déduction d'Oscar.


On retrouve avec plaisir Sir Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes, et Robert Sherard, biographe d'Oscar Wilde et arrière petit fils du poète William Wordsworth. Evidemment, les rapports et parallèles à Sherlock Holmes sont nombreuses et voulus. Le duo Robert-Oscar rappelle sans l'ombre d'un doute celui formé par Sherlock et Watson, pour notre plus grand plaisir et les multiples déconvenues du narrateur (Robert Sherard) sont aussi drôles que celles du fameux docteur du 221b Baker Street.


Si l'intrigue est passionnante et nous offre un excellent retournement de situation tant attendu, il n'en ai pas moins que ce roman est plutôt destiné aux amateurs et fanatiques de ce cher dandy flegmatique.

L'auteur nous livre plusieurs détails de la vie d'Oscar Wilde, ses amitiés, ses goûts, ses intérêts et également la vision qu'avait de lui les plus grands hommes du siècle.

Ce livre est une véritable réussite car il nous montre le vrai Oscar, celui d'avant le procès, d'avant la réputation sulfureuse qu'on lui a donné malgré lui. Oscar Wilde vivait par les convenances, il avait toujours à coeur d'être courtois et présentable et cela ressort d'une façon intéressante dans l'intrigue. L'homosexualité est évoquée à maintes reprises mais toujours en finesse car au fond ce n'est pas ce qui importe n'est-ce pas? Oscar Wilde était plus que ça, c'était un philosophe de l'esthétisme et un poète de l'amour grec. Nous avons malheureusement oublié cette caractéristique d'Oscar wilde pour ne garder que la rumeur et sa fin. Gyles Brandreth nous présente autre chose, de façon particulièrement ludique mais qui s'imprime remarquablement dans notre esprit.

Vous apprécierez particulièrement les nombreuses phrases célébres d'OScar qui ponctuent le roman comme un métronome.

De plus, et c'est une qualité du livre qui m'a beaucoup touché, Gyles Brandreth nous offre un portrait de Constance Lloyd, Mrs Wilde, qui nous rappelle que cette femme, loin d'être dans l'ombre de son mari, a constituer un rempart pour celui-ci. Femme belle et brillante, intelligente et qui comprenait les besoins de son époux plus que la société entière, elle était indispensable. Oscar aurait-il été Oscar sans Constance? Aurait-il été le dandy que nous connaissons? Je ne puis pas l'affirmer. En tout cas, Gyles Brandreth nous offre un très joli portrait de cette femme charmante que tous adoraient.



A dévorer sans modération.
Je vous indique aussi la critique de Gabriel sur le blog Children of the Night.


lundi 13 juillet 2009

La Nuit dernière au XVe siècle - Didier van Cauwelaert


Comment vivre une histoire d'amour avec une jeune femme du XVe siècle quand on est contrôleur des impôts à Châteauroux en 2008? C''est tout le problème de Jean-Luc Talbot, qui était un homme normal, rangé et rationnel...jusqu'à la nuit dernière où tout à basculé.
Est-il rattrappé par une passion vécue au Moyen-âge ou victime du complot diabolique d'un contribuable? Baloté de manipulations en manipulations dangereuses en bonheurs fous, il se demande s'il est en train de perdre la raison, ou de trouver un sens à son existence.
Si la réincarnation existe, quel est son but? Faut-il revenir sur les pas d'un autre, pour découvrir enfin qui l'on est? Peut-on modifier le passé? Peut-on réussir deux vies à la fois?


Je m'attendais tout d'abord à un livre du même genre que celui de La maison sur le rivage de Daphnée du Maurier dont le résumé m'avait laissé penser que l'on retrouverait des similitudes entre les deux romans. Je me suis trompée.
La nuit dernière au XVe siècle est un livre qui en apparence ne se prend pas au sérieux, qui multiplie les situations incongrues, les fantasmes érotiques et les personnages pittoresques.
J'avoue que j'étais assez déçue lorsque j'ai compris que le roman resterait fermement ancré dans le XXIe siècle mais ma frustration a laissé place à de la curiosité et j'avoue à présent que je suis tout à fait satisfaite de ce roman.


Si tout d'abord, il ne se prend pas au sérieux, le fond de l'histoire n'en est pas moins une réflexion sur l'amour et la vie.
Une très belle histoire d'amour qui traverse les siècles et la réparation d'injustice restée impunie trop longtemps.
Comment ne pas aimer la belle et jeune Isabeau, emmurée vivante dans sa chambre dans la tour d'un château par amour pour le beau et le peut-être lâche Guillaume? Comment ne pas partager son émoi dans ces retrouvailles noctures d'un style étrange.
Comment ne pas s'identifier à Jean-Luc Talbot qui découvre un monde nouveau et doit jongler avec un autre censé être lui?
Les situations incongrues et les personnages complétement toqués, citons par exemple le châtelain par intérim renié par ses ancètres, la factrice médium et encore bien d'autres.

Un très joli livre, une belle histoire passionnée sulfureuse parfois mais infiniment réjouissante!

A dévorer

L'Evangile selon Satan - Patrick Graham


COUP DE COEUR DE PERSEPHONE



Dans sa carrière de profileuse du F.B.I, Marie Parks a vu beaucoup de tueurs en série, mais rarement d'aussi cruels et méthodiques que Caleb le Voyageur. Comme si venu du fond des âges, il avait été envoyé en mission par Satant lui-même...Ou du moins par ses adorateurs, rassemblés dans une organisation qui semble prête à tout pour retrouver un livre perdu depuis des siècles. Un livre maudit dont le contenu pourrait renverser l'Eglise catholique et inaugurer un âge des ténèbres.

Aidée d'un exorciste du Vatican et armée de ses propres dons de médium, Marie Parks est alors la seule à pouvoir contrecarrer les noirs desseins des serviteurs du Très-Bas. D'elle dépend désormais l'issue de cette bataille décisive entre le Bien et le Mal.


Si à première vue, l'on pourrait croire que l'Evangile selon Satan est un livre à la mode comme le Da Vinci code de Dan Brown (par ailleurs, un très bon thriller), il n'en est rien.

Certes L'Evangile Selon Satan a tous les ingrédients d'un bon Anges et Démons avec cette même fascination pour les sociétés secrètes et les secrets et coulisses de la cité pontificale.

Pourtant, L'Evangile selon Satan est infiniment plus dérangeant, plus noir et relaye sans trop de difficulté Anges et Démons (par ailleurs très bon lui aussi) au rang de comte de la Nursery rhyme.

Là où un Dan Brown édulcore les douleurs de son héros, Patrick Graham lui les met en exèrgue. Marie Parks n'a rien d'une gentille médium, en effet ce n'est pas avoir un gentil et sympathique don de se transformer en la victime d'un crime et de ressentir pas à pas les douleurs qui ont précédées sa mort au risque d'y perdre elle-même la vie.

L'Evangile selon Satan est noir aussi dans sa vision du monde, ses descriptions crues et violentes. Les mots ont un pouvoir, un pouvoir de suggestion qui peut être aussi puissant que des images et tout aussi dévastateur.


Dès les premiers chapitres on ne peut manquer d'être happé par ce monde si sombre, ces détails sordides et crus.

D'un autre côté, la bataille que mène Marie parks et le père Alfonso Carzo pour sauver leur peau et celle de la planète est époustouflante. Cette énergie dépenser sans fin est une bouffé d'optimisme dans un monde perdu d'avance.


La grande force de ce roman se trouve aussi dans ses descriptions des hiérarchies qui régissent le Vatican et la religion catholique. Sans être grand spécialiste, on sent parfaitement le travail de recherches minutieuses menées par l'auteur pour expliquer sans en avoir l'air ce qu'est un Conclave et qui est le grand et tout puissant Camerlingo (Camerlingue en français). LA hiérarchie nous est parfaitement bien établie sans pour autant nous donner l'impression d'assiter à une leçon. Les rituels catholiques, que ce soit celui de l'exorcisme ou de l'organisation d'un Conclave (élection d'un nouveau pape) sont eux aussi détaillés en toute simplicité.


Un roman choc, véritablement dérangeant et malsain mais qui en dépit de sa violence nous séduit et se laisse lire d'une traite, nous plongeant inexorablement dans un monde qui nous échappe.


Cependant, je le déconseille fortement à ceux qui trop impressionnables pourraient être secoués, et ce n'est pas un avertissement en l'air...