mercredi 28 octobre 2009

Le cadavre dans la bibliothèque - Agatha Christie


Le cadavre étranglé d'une femme inconnue est découvert au petit matin sur le tapis de la bibliothèque de la demeure du colonel Arthur Bantry et de son épouse Dolly. Celle-ci fait immédiatement appel au bon sens de son amie Jane Marple, pour dénouer un écheveau encore plus compliqué qu'il n'y paraît au premier abord.

Après un étrange prologue d'Agatha, nous expliquant comment il était impératif d'écrire un roman policier ayant pour thème le parfait cliché du cadavre dans la bibliothèque, le roman s'ouvre sur les rêveries matinales de Mrs Bantry jusqu'à ce que la bonne arrive en hurlant dans la chambre "Madame! Oh madame c'est affreux, il y a un cadavre dans la bibliothèque!".
Après une si bonne entrée en matière (quoi de meilleur en effet qu'un cadavre au saut du lit), Mrs Brandy ne tient plus en place, il faut absolument que Miss Marple résolve cette énigme.

The Body in the library, est le troisième roman des aventures de l'étrange et cocasse Miss Marple. Nous retrouvons donc avec bonheur les petites manies de notre vieille détective préférée. Miss Marple a la façon adorable de comparer les affaires criminelles à la vie de son village St Mary Mead.
Dans the body in the library, tous les ingrédients sont là pour une bonne enigme. Le cadavre d'une danseuse peu vêtue sur la carpette de la bibliothèque de l'honnête Colonnel Bantry, un hôtel célèbre, un danseur affriolant, un vieil homme riche crédule, des beaux-enfants aigris...et Miss Marple. Car qui sinon elle pouvait résoudre cette enquête si compliquée ou tant de personnes ont de mobile?

Ruby Keene: morte
Colonnel Bantry: militaire à la retraite et ami de miss Marple
Mrs Bantry: sa femme
Basil Blake: Habitant de St Mary Mead, farfelu, travaille dans le cinéma
Dinah Lee: jeune femme péroxydée amie de Basil Blake
Josie turner: cousine de la morte
Raymond Starr: danseur et partenaire de Ruby Keene
Conway Jefferson: vieil infirme, proche de Miss Ruby Keene
Adelaïde Jefferson: belle-fille de Conway Jefferson
Mark Gaskell: gendre de conway Jefferson
Peter Carmody: fils d'Adélaïde Jefferson
George Bartlett: soupirant de Miss Ruby Keene

Une intrigue bien menée, une fin surprenante, une Miss Marple très en forme et pleins de cliché sur la campagne anglaise, à dévorer!

Citation: Miss Marple "La nature humaine est partout la même"

dimanche 25 octobre 2009

Ordeal by innocence 2007 - Miss Marple la série (Marple)



Ordeal by innocence a été adapté de nouveau en 2007 dans la série télévisée britannique Marple qui a débutée en 2004. Il l'avait déjà été dans les années 80'-90' dans la première série Miss Marple avec Joan Hickson, une excellente adaptation (bien évidemment!).
L'intrigue est la même que celle du livre, je vous renvoie donc à la critique du livre sur le blog.

Distribution:

Geraldine McEwan … Miss Marple
Richard Armitage … Philip Durrant
Burn Gorman … Jacko Argyle
Jane Seymour … Rachel Argyle
Stephanie Leonidas … Hester Argyle
Julian Rhind-Tutt … Dr Arthur Calgary
Camille Coduri … Mrs Lindsay
Denis Lawson … Leo Argyle
Alison Steadman … Kirsten Lindstrom
Reece Shearsmith … Inspector Huish
Tom Riley … Bobby Argyle
Juliet Stevenson … Gwenda

Il faut tout d'abord noter quelques différences avec le roman. Miss Marple n'apparaît pas dans le roman, alors que là, elle se trouve invitée par Miss Vaughan, la fille d'une de ses vieilles amies. Sa présence ne nuit pas à l'oeuvre d'Agatha Christie, elle prend sur elle le rôle de certains personnages et donne un ton plus léger et sympathique à l'ensemble.
L'intrigue principale reste à peu près la même, sauf que certains personnages sont épargnés et d'autres accablés. Je ne comprends pas trop cette idée d'avoir quelque peu altéré un scénario parfait à la base. Peut-être pour rajouter un ton dramatique, après tout l'idée n'est pas mauvaise, ça se tient dans la logique du livre.

Hormis ces quelques changements, qui au fond ne sont pas des plus traumatisants, cette adaptation est excellente. Elle a ses qualités propres au même titre que sa version précédente. Les acteurs sont très bons, surtout Richard Armitage (il a joué dans North and South le rôle de John Thornton et plus récemment Guy of Gisbourne dans la série Robin Hood) qui avec un air particulièrement cynique donne vie et corps au personnage de Philipp Durrant.
Géraldine McEwan est très malicieuse, un délice.
Le reste de la distribution est très convainquant, à noter la présence de (Alison Steadman, la Mrs Bennet insupportable de la version BBC 1995 d'Orgueil et Préjugé) et de Jane Seymour dans le rôle de Rachel Argyle.

Un épisode d'une excellente série que je recommande à tous et à toutes.

Témoin indésirable - Agatha Christie

Présentation de l'éditeur: Un homme se présente devant une belle et grande demeure typiquement anglaise... En sonnant à la porte, il vient apporter une preuve formelle à la famille Argyle : ce n'est pas leur fils qui a assassiné Madame ! L'enquête doit être immédiatement relancée. L'" heureuse " nouvelle ne plaît pas à cette curieuse famille qui cache un terrible secret...


Ordeal by innocence est des livres les plus sombres d'Agatha Christie, surtout, parce que le crime a lieu au coeur d'une famille en l'apparence unie mais qui cache une indifférence voire une haine tenace à la mère de famille Mrs Argyle.
Mrs Argyle n'a jamais pu avoir d'enfants, et parce qu'elle fut privée de son voeu le plus cher, elle l'a comblé en adoptant, à tors et à travers dirons-nous.
Car de tous ses enfants adoptés, à peine une l'aimait et lui était reconnaissante, les autres ne lui vouaient qu'une franche indifférence ou une hostilité marquée. Des enfants perturbés et instables...Lorsque Calgary vient innocenter Jacko, le criminel parfait, les reproches qui lui sont faits sont plutôt étranges. Lui reproche-t-on d'être arrivé trop tard pour sauver Jacko, mort en prison? Non, on lui reproche d'avoir ouvert de nouveau une blessure et de mettre en péril leur vie si rangée. Car l'accusation de Jacko les arrangeaient tous, mais à présent qu'il est mis hors de cause, quel membre de cette charmante a assassiné froidement Mrs Argyle? Le repos et la paix peuvent-ils revenir à "Sunny Point"?

Les personnages sont tous complexes et ont tous quelque chose à cacher:

_ Rachel Argyle: la victime, femme sûre d'elle qui compense son manque de maternité par des adoptions en série et un contrôle tyrannique de sa maisonnée.

_Léo Argyle: époux de Rachel Agyrle, délaissé par sa femme, son amour se reporte sur Miss Gwenda Vaughan, sa secrétaire dévouée.

_ Jacko Argyle: meurtrier présumé, enfant et adulte instable, escro à la petite semaine et charmeur de ses dames.

_ Michael (Micky) Argyle: second fils adoptif de Mr & Mrs Argyle. Il voue une haine profonde à sa mère adoptive et au monde en général.

_ Mary Durrant: première fille adoptive des Argyle. Est insensible au monde. Egoïste, elle ne veut que s'occuper de son mari Philipp infirme après la contraction d'une polio.

_ Christine (Tina) Argyle: seconde fille du couple. Metisse, est très secrète et parle peu. Elle vit et travaille dans une ville voisine.

_ Hester Argyle: dernière fille de la famille. Mentalement instable, elle est fiancée au docteur Donald Craig.

_ Philipp Durrant: époux de Mary. Infirme après la contraction de la polio, il aime faire fonctionner son cerveau sur des enquêtes criminelles.

_ Kirsten Lindstrom: infirmière et gouvernante de la maison. elle est suédoise.

_ Dr Calgary: savant, alibi de Jack Argyle. il veut découvrir la vérité sur ce meurtre qui a coûté la vie à Jacko Argyle.

_ Gwenda Vaughan: secrétaire de Léo Argyle, amoureuse de lui depuis des années, elle est censée l'épouser.

Ordeal by innocence est un de mes livres préférés d'Agatha Christie, l'absence des deux héros majeurs que sont Hercule Poirot et Miss Jane Marple n'est pas préjudiciable au récit, qui s'emmêle et se démêle bien sans eux. L'ambiance de la maison Argyle est intrigante et franchement angoissante. La volonté naïve de Calgary à résoudre cette affaire est touchante et comme lui le lecteur veut aller au fond des choses. A dévorer sans attendre.

samedi 24 octobre 2009

La mystérieuse affaire de Styles - Agatha Christie


Il n'y a pas qu'Alfred Inglethorp à tirer profit du meurtre de sa femme: il y a aussi ses beaux-enfants et Cynthia, protégée de la défunte. Tous auraient pu se procurer la strychnine qui a tué Mrs Inglethorp. Mais cela n'explique ni l'obstination qu'Hercule Poirot met à empêcher l'arrestation d'Inglethorp ni la passivité de ce dernier devant les charges qui pèsent sur lui. Il est vrai aussi qu'on n'a trouvé aucun indice. Et pourtant, il y en a...
Grâce à un feu allumé au coeur de l'été, à une empreinte dans une plate-bande et à une tâche de café, Poirot arrachera des aveux au meurtrier et trouvera la solution de cette affaire de Styles qui, pour être le premier roman d'Agatha Christie n'en est pas moins le plus ingénieux.

La mystérieuse affaire de Styles est le premier roman de la fameuse série mettant en scène le détective privé Hercule Poirot.
Retraité de la police Belge, réfugié en Angleterre à cause de la guerre, Hercule Poirot est un petit homme original et génial. "Ses petites cellules grises" fonctionnant à plein régime pour confondre les coupables de meurtres.

Cette histoire est racontée par le Capitaine Hastings, ami de Poirot qui touché au combat a dû prendre du repos dans une pension de soldat. A la suite de sa rencontre avec John Cavendish, un vieil ami, il est invité à Styles Court où le remariage de Lady Cavendish avec Alfred Inglethorp est loin de rejouir les membres de la maisonnée.

John et Mary Cavendish, beau-fils d'Emily Cavendish et l'épouse de celui-ci, dont le mariage bat de l'aile.
Lawrence Cavendish, second beau-fils d'Emily Cavendish, être froid et silencieux.
Alfred inglethorp, second mari d'Emily Cavendish, particulièrement détesté par les autres occupants de Styles Court.
Cynthia Murdoch, protégée d'Emily Cavendish, infirmière.
Miss Howards, femme de charge d'Emily, elle voue une haine implacable à Alfred Inglethorp
Dorcas, femme de chambre d'Emily Cavendish.
Dr Bauertsein, médecin, ami proche de Mary Cavendish.

Lequel que ces personnages a commis le meurtre? Pour quelle raison? L'argent? la découverte d'un secret?
Quels sombres mystères chaque être de cette demeure renferme-t-il? Il faudra tout l'intelligence d'Hercule Poirot pour découvrir la vérité.

Agatha Christie a produit là un roman formidable, le lecteur est traîné d'un coupable à l'autre sans savoir quoi penser. Les incohérences trouveront leurs résolutions mais par un dénouement spectaculaire. Pour la première fois l'intelligence d'Hercule Poirot fait mouche, et ce n'est pas prêt de s'arrêter.

Le fantôme de la Rue Royale - Jean-François Parot

Nous sommes en 1770 et dix ans ont passé depuis la première enquête du Breton Nicolas Le Floch, commissaire de police au Châtelet. Dix années pendant lesquelles, avec son mentor Sartine, lieutenant général et homme des affaires spéciales du roi, il aura déjoué de multiples complots. Des succès dont certains sont jaloux et c'est au moment où l'on tente de mettre les deux hommes au placard qu'une catastrophe intervient pendant le mariage du Dauphin : des carrosses foncent délibérément sur la foule entassée place Louis-XV. Le mouvement de panique fait des dizaines de morts et au milieu des cadavres, on retrouve une jeune femme serrant en son poing une perle noire... Le Floch va devoir enquêter en compagnie de personnages historiques aussi célèbres que Charles-Henri Sanson, bourreau de Paris.


Le troisième opus de la série des enquêtes de Nicolas Le Floch commissaire au Châtelet, récemment adapté sur France 2, fait bien honneur à la série.


Loin d'être dans les intrigues de cour, Jean-François Parot nous fait découvrir le monde des marchands de la rue du Faubourg Saint Honoré, et reste fidèle à son thème de prédilection, les secrets de famille.
Quoi de plus étrange en effet que la découverte du cadavre de cette jeune inconnue, retrouvée parmi les morts de la catastrophe de la place Louis XV? Etranglée, son corps a alors été déposée là pour éviter toute enquête. Ce serait méconnaître Nicolas le Floch dont le zèle et la tenacité sont proverbiale auprès du grand Sartine.
Un indien de nouvelle France, une jeune servante possédée par le malin, et un exorcisme particulièrement sombre, voila les ingrédients d'un mélange réussi.


Dix ans ont passé mais Nicolas, toujours vaillant a la force de l'expérience. Un nouveau monde arrive, bientôt celui de Louis XVI dont on vient de fêter le mariage avec la Dauphine Marie-antoinette de Habsbourg. Les personnages vieillissent, mûrissent, et les siècles changent.
On retourve comme d'habitude, Bourdeau, Secmagus et Sanson mais aussi la Paulet et l'adorable Satin.


Seul reproche, le dénouement final est un peu articifiel et tombe à plat. Cela n'envèle toutefois pas son charme à ce roman perturbant dans le Paris du XVIIIe.





L'adaptation qu'a diffusé France 2 hier soir mérite commentaire. Hormis un défaut majeur, celui de ne pas suivre l'histoire (d'énormes libertés ont été prises qui pourront décevoir les fans de la série), cette adaptation n'en reste pas moins excellente.


Les personnages sont fidèles à leur description, Nicolas le Floch a la maturité et la candeur nécessaire aux personnages, reproduite magnifiquement par Jérôme Robart.


Secmagus est campé par Vincent Winterhalter, toujours fantasque, quant à la Paulet, Claire Nebout sait son rôle sur le bout des doigts.


Les décors et les costumes nous plonge dans ce XVIIIe siècle avec délice.


A voir absolument!

L'homme au ventre de plomb - Jean François Parot

Fin de l'année 1761: la guerre de Sept Ans prend une tournure de plus en plus désastreuse, l'expulsion des jésuites est en discussion et la marquise de Pompadour vit ses derniers temps de faveur. Nous retrouvons Nicolas Le Floch à la première des Paladins de Rameau à L'Opéra, à laquelle assiste Madame Adélaïde, une des filles de Louis XV. Durant la representation, le comte et la comtesse de Ruissec, qui accompagnaient la princesse, sont informés du suicide de leur fils, et Nicolas suit son maître Sartine jusqu'à l'hotel des malheureux parents, où il va faire de bien curieuse constations. Pourquoi les parents défendent-ils la thèse du suicide alors que leur enfant n'avait jamais manifesté son désir d'en finir ? Pourquoi son frère a-t-il disparu ? Qui est véritablement son énigmatique fiancée ? Très rapidement Nicolas conduira ses investigations à Paris, puis à Versailles dans l'entourage de la famille royale et de la favorite Mme de Pompadour. Dans un royaume toujours en guerre et agité par des querelles reuligieuses, il peut se révéler très dangereux de s'intéresser de trop près à des imbroglios politiques protégés par des secrets de famille...

Ce deuxième opus des aventures de Nicolas le Floch est bien meilleur que le premier. L'intrigue est passionnante et bien ficelée. La vie parisienne et les intrigues de cour, sont parfaitement reproduite. Quoi de plus normal pour un spécialiste du Paris du XVIIIe siècle?

Nous retrouvons avec plaisir les personnages de L'enigme des blancs manteaux. Du fameux Nicolas le Floch, en passant par Bourdeau son fidèle adjoint mais aussi Secmagus, le boureau Samson et la Paulet.

L'intrigue est véritablement bien construite, de rebondissement en rebondissement, de personnages mystérieux en situations confuses, Jean François Parot nous guide dans les intrigues de la cour avec facilité. Il est aussi agréable de retrouver des personnages historiques comme Louis XV, la marquise de Pompadour ou encore Mr de Sartine. Cela ancre le récit dans l'histoire, et lui donne un poids de vérité.
A lire pour les passionnés d'Histoire et de romans policiers.

samedi 10 octobre 2009

L'ange des ténèbres - Caleb Carr

New York, juin 1897. L'épouse éplorée d'un diplomate espagnol engage la détective Miss Sara Howard pour lui venir en aide: sa petite fille a disparu...
Immédiatement, l'équipe de Lazlo Kreizler se reconstitue autour de Sara et, de déductions en analyses, le profil psychologique du kidnappeur apparaît peu à peu sur leur grand tableau noir.
Se dresse progressivement le portrait d'un être dont les mobiles ne sont pas politiques, d'une personnalité en proie à une étrange perversion, d'un tueur d'enfants ayant toutes les apparences de la normalité.

Ce deuxième opus nous permet de renouer avec l'équipe de L'aliéniste (premier opus) du docteur Lazlo Kreizler avec plaisir.
Une variante cette fois, l'histoire n'est pas raconté par John Moore mais par Stevie Tagger. Nous retrouvons donc les deux sergents juifs Isaacson, leur chamaillerie et leur passion pour la science. Sara Howard l'unique femme de la bande toujours prête à dégainer le colt qu'elle cache dans les plis de sa robe. John Moore, l'agaçant journaliste huppé. Cyrus, l'homme à tout faire noir et pianiste à ses heures. Stevie Tagger, l'adolescent au passé trouble et le docteur Kreizler, véritable cerveau de l'équipe.

Après L'aliéniste Caleb Carr a parfaitement su rebondir. Il nous offre une nouvelle enquête qui a le mérite de poser d'autre question que celles abordées dans le premier volume.
Caleb Carr apporte une réflexion profonde sur une question délicate: le rôle des femmes dans la société. Est-ce qu'une femme qui tue ses propres enfants est forcéments folle? Quels motifs peut-elle avoir? Quel rôle la société joue dans ces abominables crimes? Comment définir la normalité?

Une enquête aletante accompagnée par une description vive de la vie New Yorkaise de la fin du XIXe siècle.
Une très bonne suite à L'aléniste que je conseille activement.

Tous ces silences entre nous - Thrity Umrigar




Chaque matin depuis vingt ans, dans le Bombay d'aujourd'hui, Bhima quitte sa petite baraue pour rejoindre la maison de Sera Dubash, où elle est domestique. Malgré leur différence de classe et de sang, Bhima et Sera sont liées par leur condition de femme.

A travers deux portraits saisissants, ce roman met en scène la tension entre ce qui unit toutes les femmes et ce qui socialement les sépare encore dans l'Inde contemporaine.

Tous ces silences entre nous nous transporte dans l'Inde contemporaine. C'est le pendant des Bollywood, l'Inde fantasmé, rêvée par les Indiens.

L'Inde est un pays complexe, l'abolition officielle des castes est loin d'être appliquée et ce système qui a réagi l'Inde pendant des millénaires est toujours vivace. Ce livre nous le fait remarquer de façon flagrante, gênante même.

Bhima est indoue et a la peau sombre. Depuis la mort de son mari elle vit dans un bidonville avec sa petite fille Maya qui a du abandonner ses études à l'université car elle est enceinte.
Sera Dubash est parsie, une caste riche et blanche, elle vit avec sa fille et son gendre dans un bel appartement.
Tout différencie Sera Dubash et Bhima, pourtant leur histoire de femme se ressemble avec leur joie, leur douleur, leur secret, leurs regrets et remords, leur doute, leur bonheur.

Mais si dans l'intimité ses deux femmes sont sur un pied d'égalité, la société, par ses préjugés les distingue, les divise et les détruise.

Ce livre est une leçon sur les inégalités d'une société et les égalités de la vie. Les personnages sont attachants dans ce qu'ils ont de bon et de mauvais, leur faiblesse et leur force. LA vie n'est jamais simple, elle l'est peut-être encore moins en Inde lorsqu'on est un femme...

Un livre sublime que je recommande à ceux qui veulent découvrir une autre vérité.