mardi 15 mars 2011

Le cortège de la mort - Elizabeth George


Depuis le meurtre de son épouse, l'inspecteur Thomas Lynley n'a pu se résoudre à reprendre son poste à Scotland Yard. Lorsqu'une femme est retrouvée égorgée dans un cimetière londonien, sa remplaçante, Isabelle Ardery, y voit l'occasion rêvée de résoudre une affaire criminelle qui pourrait donner de l'élan à sa carrière. Mais, loin de faire l'unanimité au sein de son équipe, elle comprend qu'il lui sera difficile de parvenir à ses fins sans l'aide du très respecté Lynley, qu'elle appelle en renfort.

Elizabeth George, "Queen Elizabeth", nous offre avec le seizième volume des aventures de l'inspecteur Thomas Lynley, un ouvrage particulièrement abouti. Il faut préciser que le livre fait 650 pages, ce qui est primordiale. Le cortège de la mort est un des polars les plus complets que j'ai eu l'occasion de lire. Particulièrement bien développer, le lecteur a l'impression de suivre une véritable enquête policière dans tous ses balbutiements, ses thèses multiples, les difficultés personnelles des protagonistes, leurs relations entre eux et avec la hiérarchie.

L'histoire est complexe de par les thèses multiples envisagées et la personnalité étrange de certains protagonistes. Comme d'habitude, trouver le meurtrier s'avère en réalité simple, c'est celui qui ment. Malheureusement, il/elle se retrouve protégé car les autres autour de lui mentent pour protéger leurs petits secrets.

L'histoire s'ouvre sur un rapport, tapé à la machine à écrire, sur le meurtre d'un petit garçon John Dresser perpétrer par 3 gamins de 10 et 11 ans: Michael Spargo, Reggie Arnold et Ian Barker. Les extraits de ce rapport sont disséminés partout dans le roman. Bien sûr il y a un rapport avec l'énigme qui nous occupe, quoiqu'indirectement car nous ne tardons pas à deviner pourquoi ce rapport émaille le récit.

De même, l'histoire prend son temps, elle se développe et grandi comme un embryon. Le meurtre n'est pas exactement le début du récit mais on le pressent, il est là tapie et inévitable. L'énigme est ultra réaliste, les motivations ne sont jamais spectaculaires, les êtres humains ressemblent de près à ce qu'ils sont en vrais.

Les personnages sont parfaitement campés, humains dans toutes leurs faiblesses et leur force.
La commissaire intérimaire Ardery est une femme ambitieuse et divorcée, privée de ses enfants par son mari. elle boit, quelques mignonnettes de vodka à l'occasion pour se donner du courage, se maîtriser. Elle n'est pas le cliché du policier alcoolique, d'ailleurs elle résiste le plus souvent à la tentation, il s'agit juste d'une femme blessée.
L'inspecteur Thomas Lynley est une pure merveille. Aristocrate anglais tout à fait crédible, il ressemble à un sherlock Holmes (racé et éduqué) en agréable. Distingué c'est aussi un policier correct: pas de génie infaillible ici, juste un bon travail de police.
La réalité prime sur le spectaculaire dans ce thriller inquiétant qui se passe dans le Londres moderne.

Les inspecteurs de la Met possèdent chacun leurs qualités propres et leur passé. De l'ancien membre de gang à la policière brillante mais négligée, ils pimentent l'histoire par leur caractère.
Meredith Powell, la mère célibataire et amie endeuillée, Robert Hasting, le frère persuadé de sa laideur et qui se demande sans cesse pourquoi il n'a pas compris sa soeur. Gordon Jossie, le mystérieux chaumier, Gina Dickens la pétillante et sublime créature fraîchement arrivée à la New Forest (Hampshire).

Un thriller passionnant, complexe mais réussi pour la "Reine du polar américain".

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