vendredi 31 mai 2013

L'horloge du temps - Jeanette Winterson


Résumé: Maintenant. Aujourd'hui. Avant-hier. Rien ne tourne plus rond depuis qu'une Tornade Temporelle s'est abattue sur Londres ! Les gens sont ballottés dans le futur puis réexpédiés dans le passé, un mammouth venu de la préhistoire se balade sur la Tamise. Une jeune orpheline, Silver, détient la clef de ce chaos sous la forme d'un objet mystérieux du XVIIe siècle, caché dans la maison où elle vit. La diabolique Régalia Mason et le menaçant Abel Abysses cherchent eux aussi ce précieux sésame. Qui des trois trouvera le premier la clef pour réparer l'horloge du temps ?

Il y a des livres plus difficiles à chroniquer que d'autres. Les faciles, c'est simple, se trouvent dans deux catégories: les livres que vous avez adoré et que vous recommanderiez si besoin et ceux que vous proposeriez plutôt d'utiliser comme cale chaise/bureau/lit etc. Même si une critique positive doit éviter d'être inutile - oui les hiiii et ahhh c'est trop bien ne font pas avancer la marmite (c'est mon blog je dis ce que je veux d'abord) - et une critique négative doit rester légère et drôle sans être humiliante (ce qui est plus difficile à faire qu'on ne le croit), elles sont relativement simples à rédiger. Reste la troisième possibilité, les livres bof mais pas les bof "c'était bien mais sans plus" (ceux-là sont traitres à chroniquer aussi), non les bof "je me suis tellement ennuyée que je ne l'ai même pas fini". Ca m'arrive. Rarement, très rarement même, mais parfois le livre me tombe des mains et je passe à autre chose.

L'horloge du temps de Jeanette Winterson fait parti de ses romans là. Il n'est pas mauvais en soit, je n'ai pas grand chose à lui reprocher si ce n'est que je me suis vraiment ennuyée et qu'arrivée à la moitié du livre je l'ai tout simplement reposé. 
Pourtant il avait de quoi me plaire. C'est un roman jeunesse publié chez Albin michel, il faut reconnaitre que j'aime très souvent leur publication, notamment la série des Percy Jackson ou Bartiméus, et le thème principal aborde le sujet du temps. Confusion de temps, mélange des époques, un côté wibbly wobbly timey wimey que j'aime beaucoup d'habitude (oui je mets du Doctor Who partout et alors?).

Sauf que là je ne sais pas vraiment pourquoi, la mayonnaise n'a pas pris. Je n'ai pas eu de problème particulier avec l'écriture, c'est plaisant, le style est même très agréable avec des pointes d'humour bienvenues. Le personnage principal est intéressant, Silver est une gamine intelligente et attentive qui doit louvoyer dans un monde d'adultes impitoyables, et les méchants...oui c'est peut-être là que ça pèche. J'ai trouvé Abel Abyss caricatural. J'aurai bien vu un homme grand, mince, froid, un peu à la Artemis Fowl, alors qu'ici on se trouve face à un personnage qui semble plus être le frère d'Hercule Poirot. Il est bourré de tic, même dans sa façon de parler et le machiavélisme mis en place dans les premiers chapitres s'effondrent lorsque Silver arrive à Londres. Il ne fait pas vraiment peur ou en tout cas on ne croit pas à son potentiel.
A ceux qui me dirait, C'est bien gentil Persie mais on est dans un roman jeunesse, tu ne vas pas avoir peur de ces méchants là quand même? je réponds, justement si. Le fait d'être un roman jeunesse n'excuse jamais des personnages mal croqués. Lisez Fais-moi peur de Malika Ferdjoukh et vous verrez si le méchant ne joue fous pas les jetons! Lisez Le livre des choses perdues (qui n'a rien à foutre en jeunesse mais bon...*excuse my French will you?*) de John Connolly et Rumpel est plus que flippant. Du coup c'est une excuse que je goûte fort peu. Quand à la seconde méchante...elle est prévisible et caricaturale dans son genre. 

Après il y a de très bonnes idées et l'ensemble est sûrement plaisant mais d'une façon toute personnelle, je n'ai pas accroché à l'ensemble. C'est franchement dommage parce que j'étais prête à aimer vraiment beaucoup. Je dirais donc que si le résumé vous tente, allez-y et faites vous votre propre opinion. Sinon ce n'est pas grave, passez votre chemin et découvrez une autre série jeunesse. Moi je ne sais quoi faire...

mercredi 29 mai 2013

Renoir (2012)




UN CERTAIN REGARD

Résumé: 1915. Sur la Côte d’Azur. Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean est blessé… Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence.
Lorsque Jean, revenu blessé de la guerre, vient passer sa convalescence dans la maison familiale, il découvre à son tour, fasciné, celle qui est devenue l’astre roux de la galaxie Renoir. Et dans cet éden Méditerranéen, Jean, malgré l’opposition ronchonne du vieux peintre, va aimer celle qui, animée par une volonté désordonnée, insaisissable, fera de lui, jeune officier velléitaire et bancal, un apprenti cinéaste…


CASTING

Michel Bouquet ............................................................. Auguste Renoir
Vincent Rottiers ............................................................. Jean Renoir
Thomas Doret ................................................................ Coco Renoir
Christa Theret ................................................................ Andrée Heuschling
Carlo Brandt .................................................................. Docteur Prat
Helene Babu .................................................................. Odette
Stuart Seide .................................................................... Dr. Barnes
Romane Bohringer ......................................................... Gabrielle

Film déconcertant que celui-là. Le titre, les affiches vous laissent penser qu'il s'agit d'un film sur Auguste Renoir. Si cette affirmation n'est pas vraie, elle n'est néanmoins pas fausse (j'aime faire des phrases compliquées le soir à 21h...si si). 
En fait, ce film nous parle avant tout d'une transition. Le passage du XIXe siècle fait de peintures et de la couleur des "impressionnistes" à l'ère du cinéma qui n'est alors que balbutiante. C'est le passage d'Auguste Renoir, peintre malade et vieillissant, à Jean Renoir qui n'est pas encore le cinéaste qu'il deviendra par la suite. C'est aussi l'histoire du clan Renoir, un petit monde à part où il n'est pas facile de vivre dans l'ombre du maître et son imposante réussite. 

Plusieurs mois après avoir vu ce film (oui je ne fais pas mes chroniques dans l'ordre, bouh bad Persie!), je ne garde finalement que peu de souvenir d'Auguste Renoir, si ce n'est l'image d'un homme perclus de douleurs mais qui s'obstine inlassablement à peindre. D'un homme qui a besoin de s'entourer d'une compagnie vive, de jeunesse et d'un modèle pour égayer ses journées. Michel Bouquet est superbe et rend avec douceur mais conviction la personnalité d'un homme au crépuscule de sa vie. 

En face de lui se tiennent Christa Theret en Andrée et Vincent Rottiers en Jean Renoir. J'ai découvert Christa Theret dans LOL (oui je sais ce n'est pas le même registre) et j'avais tout à la fois adoré le film et son interprétation. C'est une actrice fraîche, terriblement naturelle qui ne cherche pas tout à fait à être ce qu'elle n'est pas. Elle offre au spectateur une Andrée ambivalente, attachante tout autant qu'exaspérante. Exubérante, un brin folle et légère ou bien grave et directive, elle est un peu tout à la fois. Andrée fait le lien entre les deux Renoir comme un trait d'union. Si le peintre en a besoin pour peindre et donc pour vivre, le fils lui l'aime d'un amour passionné.

Jean Renoir est l'autre grande facette du film dont Andrée sert à présenter. J'ai énormément aimé la prestation de Vincent Rottiers. Ce fils prodigue qui rentre à la maison se retrouve face à un petit bout de femme dont il ne sait quoi faire. C'est qu'elle l'attire Andrée mais Jean Renoir est un réservé et un passionné de cinéma. Vincent Rottiers le joue tout en retenue, un personnage intériorisé dont on comprend néanmoins les ressorts du personnage, ce qui l'anime: l'envie d'aller combattre, pour faire honneur à ce nom trop lourd à porter...Comment être Jean lorsqu'on est un Renoir? Une question terrible pour ce jeune homme qui rêve de faire quelque chose de sa vie, être quelqu'un sans être un Renoir? J'aime énormément les questionnements du personnage, ses rapports avec son père un peu difficile mais qu'il ait, en même temps ses propres passions, ses propres aspirations. Le personnage que j'ai préféré dans le film est sans aucun doute ce Jean Renoir dont l'on découvre peu à peu, qui s'affirme devant l'oeil du spectateur grâce à la personnalité vive et légère d'Andrée. 

Si le rythme est lent (et c'est peut-être le seul défaut que je lui trouve personnellement), la musique est splendide tout comme la lumière et les images. Tout est travaillé pour rendre hommage à la peinture de Renoir et aux procédés cinématographiques de Jean Renoir. Entre les décors, purement magiques, et les effets de tableaux travaillés que ce soit sur la nature ou le corps de Christa Théret, le spectateur plonge dans une ambiance magique.

Un film extrêmement esthétique et bien joué, qui bien qu'un peu lent vous plongera dans le clan Renoir et dans cette époque charnière du tournant de la première guerre mondiale. 

lundi 27 mai 2013

Troisième tombe tout droit - Charley Davidson #3 - Darynda Jones


ATTENTION SPOILERS SUR LES TOMES PRECEDENTS

Présentation de l'éditeur: Vous savez, ces mauvaises choses qui arrivent aux gens bien ? C’est moi. Moi c’est Café… euh, Charley. Et il me faut plus de café. Le sommeil c’est l’angoisse : Reyes, le fils du Diable chaud comme l’enfer que j’ai emprisonné pour l’éternité, hante mes cauchemars. Je crois qu’il me hait. 
Mais est-ce que les criminels accepteraient de me laisser tranquille le temps que je règle ça ? Bien sûr que non. Un type veut que j’enquête sur sa femme disparue… sauf que je suis sûre que c’est lui qui a fait le coup. Si j’arrive à m’injecter le café en intraveineuse, je devrais pouvoir le prouver. 
Sauf si mon grincheux de père revient à la charge pour me faire changer de métier parce que détective privée c’est trop dangereux.Bon d’accord, je manque de me faire tuer une fois par semaine, mais c’est pas une raison. Je suis super comme détective… et comme Faucheuse ! Café ?

J'ai retrouvé Charley avec plaisir pour ses nouvelles aventures avec Reyes-chaud-comme-la-braise (tu m'étonnes) et ses enquêtes toutes plus folles les unes que les autres. 

Tout d'abord, ce troisième tome démarre TRES fort...Reyes est visiblement très très en colère d'être enchaîné à son corps terrestre et se venge de Charley en apparaissant dès qu'elle ferme les yeux. Ca ne serait pas trop gênant, s'il n'en profitait pas pour la laisser pantelante et plus fatiguée que lorsqu'elle s'était endormie. Du coup, Charley avale cafés sur cafés pour éviter de fermer l'oeil et elle n'a pas vraiment dormi depuis une semaine. 
Si vous ajoutez à ça un père qui culpabilise d'avoir envoyé aux trousses de sa fille un tueur à gage, un mari modèle qui a probablement zigouillé sa femme et une bande de Loubards pas commodes, on comprend que la vie de Charley est particulièrement compliquée en ce moment. 

Comme pour les deux premiers opus j'ai beaucoup aimé le ton du roman, l'humour dont Charley ne se dépare jamais et les situations absurdes dans lesquelles elle se retrouve tout le temps. J'ai adoré quand le gang de l'ancien hôpital psychiatrique lui sort que "bien sûr on savait que tu venais mais on n'allait pas te le dire, c'était trop tentant de te regarder te trémousser sous le grillage." Ca c'est fait comme on dit. J'aime toujours autant Cookie et Swopes (je les shippe à mort, je dois bien être la seule....allez....vraiment?...bon tant pis) qui sont des alliés de choix pour cette tête brûlée de Café, pardon Charley.

Ce n'est plus une surprise, j'aime le mélange entre l'histoire Charley-Reyes, qui prend un tour nouveau d'ailleurs et les enquêtes qu'elle mène. Cela apporte de la fraîcheur dans les deux histoires, permet de les complèter sans que rien ne semble forcé. On alterne ainsi entre des moments intimes entre Charley et Reyes (Darynda Jones n'y va pas de main morte après les deux premiers opus plutôt calmes) et une enquête policière bien menée. J'ai apprécié rencontrer de nouveaux personnages et le développement qui est accordé à la soeur de Charley notamment, après les incidents du deuxième tome.

Cookie est toujours aussi chouette et forme un contre-point assez sympa à l'heroïne car elle ne manque pas d'humour non plus. Swopes est toujours un enquiquineur de première et j'aime bien le côté flirtouille mais par vraiment qu'il y a entre les deux. Je me demande comment elle peut continuer à gérer ça sur le long terme, en tout cas ça m'intrigue.

Sinon quand même...j'ai lu ce tome 1 semaine après le troisième tome de Mercy Thompson. Autant vous dire que j'avais besoin de quelque chose de rafraîchissant. Raté. Si vous lisez la page Facebook du blog, vous avez pu voir que j'étais...comment dire...un peu agacée au milieu du tome parce qu'on nous annonce un truc terrible à venir et que j'ai angoissé comme une folle pendant la seconde moitié du roman. Je ne remercie pas les auteurs, ça tue mes nerfs!
Comme pour Mercy Thompson, je suis finalement réconciliée avec Darynda Jones et je poursuivrais ma lecture des aventures de Charley. 

vendredi 24 mai 2013

La chasse aux sorciers (Witch Week) - Les mondes de Chrestomanci #4 -Diana Wynne Jones


Résumé: "Il y a un sorcier dans cette classe". Voici le petit mot anonyme que le professeur reçoit un soir. L'attaque est sévère. Si tout ceci n'est qu'une invention, alors il faut trouver le coupable et l'empêcher de faire des blagues dangereuses. Si le message est vrai, alors l'heure est grave. En effet dans le monde 12C, si la magie existe, elle est fortement condamnée. D'ailleurs, un inquisiteur spécial doit venir interroger les élèves pour savoir si l'un d'entre eux est bien un sorcier ou une sorcière et le cas échéant...le condamner! 

Nous sommes ici dans le quatrième tome des aventures de Chrestomanci, même si chronologiquement il s'agit en fait d'un des derniers (pas de panique je ferai un billet récapitulatif sur l'univers de Chrestomanci avec tous les livres et nouvelles). Je dirais que ce quatrième opus est le plus spécial de la série.

Dans ce roman nous suivons plusieurs élèves d'une même classe avec des éléments tous plus troublants les uns que les autres. L'école est déjà un peu spéciale puisqu'il s'agit d'une école pour orphelins/enfants difficiles/ fils ou filles de sorciers et sorcières. Ce sont donc des enfants sous très haute surveillance car bien évidemment, plusieurs d'entre eux sont possiblement des sorciers en puissance.

Diana Wynne Jones nous prouve une fois de plus qu'elle maîtrise non seulement l'univers qu'elle a créé, mais aussi l'intrigue et les personnages d'enfants. Elle est extrêmement bonne dans la personnalisation de ses personnages. Chacun des protagonistes a une personnalité propre, développée, argumentée et qui n'hésite pas à évoluer au fur et à mesure. Ainsi, l'un de petit garçon fait beaucoup penser à Christopher Chant enfant, avec son côté indolent et froid qui est en fait une sorte de carapace. Sauf qu'au bout d'un moment, le lecteur peut se rendre compte que ce petit garçon n'a pas aussi bon coeur que Christopher.  D'une façon générale, ces enfants là ont tous quelque chose à cacher et sont loin du cliché des enfants toujours parfaits en gentils au fond d'eux mêmes. Non, ici nous avons le droit à des adultes faibles qui luttent pour ces mêmes enfants et à de terribles petites pestes. Bon, ils ne sont pas tous comme ça mais on retrouve bien cette nuance de caractère qu'il y a très souvent chez Diana Wynne Jones. 

Ce tome ci est sûrement le plus noir de la série car il règne un vrai climat de peur autour de la sorcellerie là où les mondes de Chrestomanci nous ont appris à voir cette magique comme une composante du monde. La menace qui plane sur les enfants est d'ailleurs bien réel. Dans le monde 12C on brûle encore les sorciers et les sorcières et on n'hésite pas à condamner des enfants. C'est, je crois, proprement terrifiant.
Heureusement notre bon Chrestomanci veille au grain depuis son monde et même s'il n'arrive que tard dans le roman, j'ai vraiment apprécié sa présence. Toujours serein (assez loin du Christopher que l'on connait) il parvient à sauver la situation. 

L'écriture est toujours aussi plaisante et l'histoire se dévore comme un roman policier. Encore une réussite pour la série des Chrestomanci! 

mercredi 22 mai 2013

Strictly Ballroom (1992)



Vivir con miedo es como vivir a media


FILM DOUDOU DE PERSEPHONE


Résumé: Scott Hasting est l'un des meilleurs danseurs de danse de salon et près de remporter le Pan Pacific Grand Prix. Seulement, Scott veut danser ses propres pas et des danses qui ne sont pas acceptées par la fédération. Sa partenaire Liz décide donc de le plaquer au profit d'un de ses concurrents. C'est alors que la timide Fran, décide de proposer un marché à Scott: s'il accepte qu'elle soit sa partenaire, elle dansera les pas qu'il aura choisit. Seul problème, Fran est une débutante et pas franchement la partenaire la plus jolie de la terre. 


CASTING

Paul Mercurio ............................................. Scott Hastings
Tara Morice ................................................ Fran
Bill Hunter .................................................. Barry Fife
Pat Thomson ............................................... Shirley Hastings
Gia Carides ................................................. Liz Holt
PEter Whitford ............................................ Les Kendall
Barry Otto ................................................... Doug Hastings
John Hannan ............................................... Ken Railings
Sonia Kruger ............................................... Tina Sparkle
Kris McQuade ............................................. Charm Leachman
Pip Mushin .................................................. Wayne Burns
Leonie Page ................................................. Vanessa Cronin
Antonio Vargas ........................................... Rico 

Fran et Scott au début de l'entrainement
En premier je dirais que j'adore les films sur la dance ou les comédies musicales (je ne vous conseille pas de me voir devant un film avec Fred Astaire!). Même s'ils ne sont pas très bons, je jette un oeil et éventuellement je ne garde que les scènes de danse qui m'ont plu si le scénario pêche par trop de blabla inutile ou de miel poisseux (j'aime la romance, pas la guimauve, thank you very much). Dirty Dancing, Take the lead, Center Stage, Dirty Dancing 2, Step up, Hairspray, Stomp the Yard:  je me les regarde dès que j'ai un coup de déprime. Comme en plus généralement (allez 9 fois sur 10) le tout est complété par une romance en bonne et due forme, ça fait du bien au moral.

Deuxièmement j'adore les histoires de vilains petits canards. Non vraiment j'adore. J'aime voir une héroïne gauche/pas jolie/mal à l'aise (rayez la mention inutile) devenir un joli cygne et le héros, souvent beau gosse qui ne pense même pas à regarder ce qu'il y a derrière une façade, devenir mort d'amour pour un petit bout de femme. J'aime les vilains petits canards car pour être honnête ce sont les héroïnes auxquelles je m'identifie le mieux (oui je prêche pour ma paroisse et alors?). Elles me donnent vraiment l'impression que tout est possible.

Alors comme ici on combine dance et ugly duckling je ne pouvais que me jeter dessus. En réalité, je connais Strictly Ballroom depuis de nombreuses années mais j'avais envie de le revoir il y a deux jours et comme la chronique du mercredi c'est cinéma...je me suis dit: faisons une pierre deux coups. Voila, je vous parle d'un de mes films doudou!

Perhaps, Perhaps, Perhaps?
Strictly Ballroom ou Ballroom dancing en français (l'absurdité de traduire un titre anglais par un autre titre anglais moins bon!) fait parti de la fameuse Trilogie du Rideau rouge de Baz Luhrmann. C'est même le tout premier de la trilogie avec Romeo + Juliet et Moulin Rouge. Filmé en 1992, on sent le passé 90's. Les costumes, les coiffures et le maquillage, tout tient presque de l'immonde (si on met de côté le héros Scott). C'est ultra kitch mais respecte assez bien l'ambiance des années 90 et celui des Danses de salon. Entre les costumes colorés et les danses figées, on sent bien le carcan dans lequel est emprisonné notre héros. Si Scott correspond bien au genre des héros de dance qui veulent "conquérir leur liberté", "être le meilleur" etc, les ambitions de la douce Francesca "Fran" sont toutes autres. Ce que veut Fran, c'est simplement danser avec Scott qu'elle admire depuis longtemps sans rien dire. Il faut dire que Fran est issue d'une famille de gitans espagnols, qu'on la surnomme Frangipane et qu'elle n'est pas très jolie. Réunir Scott et Fran est assez explosif car ils n'ont, à part la danse, pas grand chose en commun. Seulement l'alchimie est là, le couple fonctionne et la douceur de Fran va venir à bout des préjugés de Scott à son égard. On prend plaisir à voir Fran éclore sans qu'elle ne devienne jamais une beauté fracassante. L'actrice est très bien choisie pour ça. Elle est jolie mais pas renversante non plus et le courant qui passe dans le couple est très bien ressenti.

El Paso Doble!
L'histoire se passe plus ou moins en deux temps: La formation du couple "professionnel" Scott et Fran et l'entraînement pour le Pan Pacific Grand Prix, sur fond de danse passionnée espagnole, le pasodoble, propice aux révélations amoureuses de nos deux protagonistes. Là aussi, tout en douceur, Scott se rendant compte qu'il a à ses côtés une gentille fille avec qui il prend du plaisir à danser. Parmi tout le tapage des autres personnages, entre la mère de Scott, Shirley et son ancienne partenaire Liz (on en a de l'hystérique), l'histoire Scott-Fran se fait sans autre bruit que celui de la musique gitane. Fran se révèle être la plus courageuse des deux. Si Scott a l'impression que les obstacles sont insurmontables - pensez il doit admettre qu'il danse avec Fran le pauvre chou d'amour - les obstacles qui entourent Fran sont innombrables mais elle ne lâche jamais. Fran est un personnage que j'aime énormément. Le père de Scott et le père et la grand-mère de Fran sont également de superbes personnages.

Les acteurs sont bons que ce soit dans l'odieux ou dans le charmant, ils tiennent bien leur rôle autour de nos deux héros. Quant aux rebondissements du scénario, ils sont créés, non pas par des éléments externes trop prévisibles, mais par les personnages eux-mêmes que ce soit en bien ou en mal. Ces choix scénaristiques font que j'ai plus de facilité à croire à leur histoire.

Perhaps, Perhaps, Perhaps, mon morceau préféré (spoilers)

Les danses et la musique collent à l'intrigue juste comme il faut. Le mélange entre les danses de salon classiques et les danses latines donne de l'épaisseur aux morceaux choisis. Paul Mercurio est sublime, son solo dans le premier tiers du film, c'est du bonbon pour les yeux comme dirait State Alchemist! (Ca ne gâche jamais rien!). Quant à Fran, on imagine bien le passage entre la débutante et la danseuse de pasodoble. Ma scène préférée reste sans contexte le morceau de danse sur Perhaps, Perhaps, Perhaps tant il est représentatif de l'histoire en générale (et il me serre le coeur à chaque fois!). Quant à la danse de la fin ou à Time after Time (chanté par l'actrice d'ailleurs)....Que du bonheur comme on dit.

Un film over doudou que je recommande à tous les fans du genre ou qui ont besoin de romance. Définitivement mon préféré de la Trilogie du Rideau Rouge!

Danse final - attention spoilers

lundi 20 mai 2013

La vérité sur l'affaire Harry Quebert - Joël Dicker


Mais après l'amour, Marcus, après l'amour, il n'y a plus que le sel des larmes.

Présentation de l'éditeur: À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Je sais, je sais, je suis encore à la bourre! La Vérité sur l'affaire Harry Quebert a été un super succès il y a quelques mois déjà mais vous me connaissez, si je suis seulement en train de vous parler de ce fabuleux roman c'est que je m'occupais d'une bonne cause: Romance/Mercy Thompson/Doctor Who/inscrivez votre bonne cause ici. Il n'empêche, je l'avais déjà remarqué lorsque Cess, Sandy et Mademoiselle Pointillé en avait parlé et lorsque j'ai enfin pu mettre la main dessus, je n'ai pas été longue à réparer mon erreur. (je vous encourage d'ailleurs à aller lire leurs chroniques, elles ont mis plein de jolies citations). 

Donc, comme de bien entendu, aussitôt acheté, aussitôt commencé vous voyez. Mais si, vous savez, cette petite manie qui fait qu'à peine dans le sac de la librairie, vous vous surprenez à dire "oh allez, juste les premières phrases"...oui ça....Juste les premières phrases et en l'espace d'une seconde vous êtes déjà au chapitre 12. Enfin, je devrais plutôt dire au chapitre 27, parce qu'ici, tout ce lis à rebours. 
Je ne me souviens plus où exactement j'ai entendu cette phrase (une bonne âme pour un pauvre poisson rouge) mais je sais que j'ai entendu/lu/vu quelqu'un dire: "on croit toujours qu'un roman policier commence par le crime mais c'est faux. Le crime c'est la fin de l'histoire". Je crois qu'effectivement, il n'y a rien de plus vrai et cette théorie est mise en avant dans le roman de Joël Dicker. Nous allons à rebours, commençant au chapitre 30 (et des pâquerettes) et terminant au chapitre 1. 

La Vérité sur l'affaire Harry Quebert est un roman complexe, à étage, un livre sur les livres aussi. Au-delà de l'histoire policière, il s'agit d'un questionnement sur ce qu'est un écrivain, un écrivain à succès, et sur l'écriture et ses motivations. Deux des principaux protagonistes sont des auteurs: Harry Quebert, auteur de Aux origines du mal, considéré comme l'Auteur du XXème siècle ayant écrit son plus grand roman à trente quatre ans et Marcus, prénom prédestiné en ce moment (comment ça Marcus Marsden, Earl of Westcliff? Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez), pas encore trente ans, adulé pour son premier roman et qui doit faire face au syndrome de la page blanche et à la pression de son éditeur. Derrière cette réflexion sur l'écriture - condensée en petit prologue à chaque début de chapitre - on retrouve également une critique du monde de l'édition et en particulier de l'édition américaine "à succès" qui produit plus de quantité que de qualité pour faire vendre. Le héros, complexe, multiple mais néanmoins passionnant parce que passionné, n'est pas sans rappeler un peu l'auteur, Joël Dicker, écrivain lui aussi et jeune, 27 ans au compteur et (vraiment) charmant de surcroît *Hum Hum (toussotement)* *oui Cheshire?* * non rien (grin)*. J'ai aimé la profondeur des personnages, leurs multiples facettes. Ils ne sont ni bons, ni mauvais, juste humains. J'ai apprécié cette nuance de ton. Ils ont tous quelque chose de sombre qui ne leur rend pas justice. Amour, haine, trahison, vengeance, loyauté, tout ces sentiments et plus encore mélangés dans autant de personnalités différentes. 

En plus de cette reflexion sur l'écriture, on trouve un second thème traité de façon particulièrement sensible. L'amour interdit, sujet préféré des auteurs, avec ici un petit goût amer à la Lolita de Nabokov mais pas que. En effet, comment parler de façon juste d'un amour entre une adolescente de 15 ans et d'un auteur de 34? Tout simplement en travaillant les personnages. Harry Quebert, n'a rien d'un Humbert Humbert vicieux, tout simplement parce qu'il sait que cet amour est interdit et parce que Nola, sa Nola, est restée le seul amour de sa vie. Si seulement il avait été plus jeune. Ou plus vieux. De son côté, Nola, bien que morte depuis plus de trente ans, a une épaisseur folle. C'est un personnage intense, extrêmement complexe - j'avais deviné certains de ses comportements mais sans me gâcher le plaisir de la lecture - qui aime sincèrement Harry Quebert. Je trouve donc que Joël Dicker nous parle d'une histoire interdite, sans les relents nauséabonds de Lolita, juste de simples touches. Le personnage de Marcus éprouve d'ailleurs un conflit intérieur, 20 ans séparent Nola et Harry, mais ce sentiment s'estompe à mesure qu'il apprend à les connaitre. 

Au final, le côté policier du roman n'est pas le plus développé, le tout s'imbrique bien et on assiste à un excellent mélange des genres. En étant honnête, je l'ai juste dévoré. Un veritable page-turner, un bon polar comme je n'en avais pas lu depuis un moment, sans profiler, sans rien, à l'ancienne. On va de rebondissements en rebondissements et la fin m'a complètement prise au dépourvu (chose assez rare pour être notée!). 
Je sais que beaucoup de critique lui ont reproché son style, personnellement je ne vois pas du tout de quoi elles parlent. Effectivement si vous comparez le style et de Joël Dicker et de Proust vous pouvez dire que Joël Dicker n'écrit pas bien mais je ne suis même pas sûre que cela soit pertinent. Il a d'ailleurs gagné le grand prix du roman de l'académie française ce qui est à mon sens un gage de qualité, en plus du Prix Goncourt des lycéens. Je suis aussi soufflée de voir que l'auteur, un suisse, n'a que vingt-sept ans...(j'ai déjà dit qu'il était charmant?). Bon j'ai encore deux ans pour publier un prix du roman de l'académie française *Cheshire accroche-toi, on va en baver*

Un roman superbe sur l'amour aussi, ses beautés et ses tragédies. Il a su me bouleversé par l'histoire de nombreux protagonistes qui entoure Harry et Marcus comme Luther Caleb, Jenny et bien d'autres encore. 

Un roman que je recommande sans hésiter. Allez-y vous ne le regretterez pas. 

samedi 18 mai 2013

Frères, soeurs et autres complications! Les fratries en littérature


Pour my Baby Sister Frans

Nous revoici pour une nouvelle thématique littéraire!

Cette fois-ci j'ai prévu de vous parler des fratries tout simplement parce que c'est un sujet qui me plait énormément. Je ne saurais pas vraiment vous dire pourquoi, mais j'aime les familles nombreuses, les maisons où il y a du bruit et des cris, des enfants partout. Certaines de mes amies les plus proches viennent de ce genre de famille et je comprends qu'avec cinq ou six frères et soeurs la vie ne soit pas tout à fait simple. Cela dit, seul à deux ou à trois, rien n'est moins compliqué! Et comme les frères et les soeurs ça ne se noie pas à la naissance comme les chatons (mais non je n'ai noyé personne!) il faut bien faire avec.

Je vous parlais déjà des fratries en 2011, je réitère avec de nouveaux titres dans ma besace. 



Qu'est-ce qu'une histoire sur une fratrie? C'est avant tout une histoire centrée sur la famille ou dans laquelle la famille à une grande place. Il faut qu'il y ait de l'interaction entre tout ce petit monde sinon ça ne compte pas. Si j'aime les histoires de familles nombreuses, on peut parler aussi de romans sur les fratries même en nombre restreint même s'il est vrai que ce sont les premiers qui viennent à l'esprit d'abord. 

Gérer une histoire sur une fratrie ou éventuellement sur un couple (frère/soeur, frère/frère, soeur/soeur) n'est pas une chose simple. En effet il faut parvenir à la fois à rendre compte de l'impression globale de la fratrie ensemble, leur relation les uns aux autres, mais aussi leur caractère individuel propre. Ainsi, une impression de groupe collectif sans distinction entre tel ou tel membre ne rend pas justice au genre, de même qu'une trop grande indépendance des membres sans véritable lien entre eux n'est pas non plus concluant. Chaque roman est donc unique en son genre. Un roman unique sans suite devra faire attention par exemple à ne pas trop mettre en avant le groupe sur l'individu tandis qu'une série ou une saga devra penser à bien interconnecter les différents tomes et les différents membres de la fratrie pour ne pas surestimer l'individu sur le groupe. Oui je sais la théorie c'est barbant.
Pour résumer, la fratrie en littérature c'est un dosage savant, un peu comme la recette de muffins. 

Qu'il s'agisse d'un roman, d'une série ou d'une saga (pour la différence entre série/saga je vous renvoie chez les princesses), que l'on ne s'attache qu'à un seul frère ou une seule soeur ou bien à chacun, petit tour d'horizon des fratries en littérature par thème s'il vous plait! 


On ne les présente plus, vous les avez lu enfant ou adolescente (ou bien il ne vous manquait que mon billet pour avoir envie de les découvrir) et ils ont ou vont marquer votre imaginaire! 

- Pride and Prejudice de Jane Austen. On pouvait pas commencer cette liste sans parler d'une des fratries les plus connues du XIXe siècle! Les cinq soeurs Bennet: Jane, Elizabeth, Mary, Kitty and Lydia font le bonheur des lectrices (et lecteurs) depuis leur parution.

- Sense and Sensibility de Jane Austen. Parce que le lien qui uni Elinor et Marianne est particulièrement fort, les deux soeurs Dashwood méritent bien leur place ici. 

- Mansfield Park de Jane Austen. Même s'il ne s'agit pas tout à fait de fratrie conventionnel entre les Bertram et les Price on trouve un nombre non négligeable de frères et soeurs et de cousins, cousines. 

- Les quatres filles du Doctor March (Little Women) de Louisa May Alcott ou nous rencontrons Margaret, Josephine, Elizabeth et Amy March. 

- La série Nurse Matilda, Nurse Matilda goes to town et Nurse Matilda goes to the hospital de Christianna Brand (adapté au cinéma sous le titre de Nanny McPhee). 

- La série Narnia de C.S. Lewis où nous suivons les quatre Pevensie: Peter, Susan, Edmund et Lucy ainsi que leur cousin dans le monde magique de Narnia. 

- Les frères Karamazov de Dostoïevski grand classique de la littérature russe. 



Evidemment, ce thème est particulièrement exploité dans la littérature pour enfant notamment parce que c'est là que, le plus souvent, se construisent les relations fraternelles et sororales. Dans les romans jeunesses on compte sans problème quelque fratries célèbres!

- Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh voici quatre romans (et une intégrale) sur les soeurs Verdelaine qui, comme les trois mousquetaires étaient quatre, sont en fait cinq: Charlie qui répare tout dans la maison, Geneviève qui ne ment jamais, Bettina l'ado terrible, Hortense et son côté Saint-Pierre et Miquelon et Enid la petite dernière protectrice de Blitz et Swift. 

- La série Harry Potter de JK. Rowling. Paradoxe puisque le héros est orphelin mais la famille Weasley compense largement. Il s'agit d'une des fratries les plus connues dans le monde, les Weasley, leurs tâches de rousseur et leurs cheveux roux! Une de mes fratries préférées. 

- La série The Quantock Quartet de Ruth Elwin Harris. Cette série nous fait vivre aux côtés de quatre soeurs: Sarah, Frances, Julia et Gwen durant la première guerre mondiale. 

- La série Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire de Lemony Snickett qui nous narre en treize tomes de treize chapitres la vie malheureuse et pleine d'embuche des trois Baudelaire: Violette, Klaus et Prunille (Sunny). 

- La série Une famille aux petits oignons de Jean-Philippe Arrou-Vignod. Quatre histoires sur six frères dont le prénom commence par Jean-...

- Oh boy! de Marie-Aude Murail largement sur le thème de la famille recomposée. Un petit bijoux.

- La fratrie des Gilberth de Treize à la douzaine et sa suite Six filles à marier, romans autobiographique de Franck B. Gilberth Jr. et d'Ernestine Gilberth Carey. (Merci Julitte).



Parce que justement les relations Frères/soeurs ne sont pas toujours des plus roses, voici quelques romans qui font part entre amour et haine avec souvent une frontière très mince entre les deux.

- Les Hauts de hurlevent d'Emily Brontë. Si je l'ai mis ici et non pas dans les classiques c'est avant tout parce que ce roman est viscéralement chargé en haine et notamment d'une haine entre frère/soeur et autre membre de la famille. Un roman bouleversant.

I capture The Castle de Dodie Smith qui nous parle de Cassandra et de sa soeur Rose dont les relations sont à la fois houleuse et pleine d'amour et de compréhension.

- Les nouvelles de JD Salinger sur la fratrie Glass: Seymour, Bud, Boo boo, Walter, Franny et Zooey. Les relations sont plutôt fusionnelles chez les Glass surtout entre les deux aînés et les deux benjamins.  

- Geek Love de Katherine Dunn aborde des relations perverses entre les jumelles Iphy et Elly et leur frère Arty. 

- Reviens-moi de Ian McEwan ou comment la jalousie peut détruire les relations entre deux soeurs. 

- We have always lived in the Castle de Shirley Jackson sur les soeurs Merricat et Constance blackwood qui vivent recluses après un drame familial. 

- The Blind Assassin de Margaret Atwood qui nous parle de la relation très difficile des soeurs Chase entraînant le lecteur dans les coulisses de deux guerres mondiales.  



Parce que dans les fratries on peut aussi voir double...ou triple...ou plus encore! 

- Le Treizième conte de Diane Setterfield, un roman sur la gémellité et sa complexité. Une histoire philosophique sur l'amour et la haine entre des jumeaux. 

- Twelfth Night (La nuit des Rois) de William Shakespeare. Lady Viola prend l'apparence de son frère Sebastian pour entrer au service du comte Orsino. 



Certaines vraies fratries (comprenez qui ont réellement existé) sont devenus célèbres. Je vous en propose une pas piquée des vers!

Les extravagantes soeurs Mitford d'Annick Le Floc'hmoan. Une biographie sur les soeurs les plus déjantées du XXe siècle! 



La Romance est partout! Je ne lâcherai pas le morceau avant que tout le monde soit converti au Poney paillette! Nom de Nom. Bref, la romance a réussi à sentir (flairer?) le potentiel de la fratrie. Quoi de mieux en effet que plusieurs happy ending pour non pas deux individus mais carrément une famille entière?! Je dois dire que lorsque les séries romances (il s'agit forcément de séries, un tome par frère/soeur) sont particulièrement bien réussies, on sent l'équilibre dans chaque tome entre l'importance de la fratrie et l'individualité de nos héros/héroïnes. 

- Les Bridgerton de Julia Quinn. La famille Bridgerton a une particularité, les enfants sont nommés par ordre alphabétique! Anthony, Benedict, Colin, Daphne, Eloisa, Francesca, Gregory et Hyacinthe. 



- Les soeurs Essex d'Eloisa James: Tess, Annabelle, Josie et Imogène. 



- Les Hathaway de Lisa Kleypas. Une de mes auteures chouchou

- Les Bedwyn de Mary Balogh

- Les Carsington Brothers de Loretta Chase

- Les Kowalski de Shannon Stacey 


- Les Gallagher (Magie Irlandaise) de Nora Roberts

- Les Frères McKade de Nora Roberts 

- Les MacGregor de Nora Roberts

- Les Frères Carhart de Courtney Milan

- Les Frères Turner de Courtney Milan

- Les Frères Sinister de Courtney Milan

- Les Malory de Johanna Lindsey

- Les Huxtable de Mary Balogh

J'en oublie sûrement beaucoup bien sûr! N'hésitez donc pas à participer et à laissez vos avis sur les fratries et les romans en question!

mercredi 15 mai 2013

Les trois mousquetaires (2011)




LA CRITIQUE WTF



SPOILERS, SPOILERS et RESPOILERS (mais avouez que vous vous en moquez vous ne verrez jamais ce film). 



Résumé: (really?)(j'adore Allociné dit: a partir de 10 ans. Moi qui croyais que les complots politiques c'était compliqué. M'aurait-on menti?) L'impétueux jeune d'Artagnan et ses trois légendaires compagnons, Athos, Porthos et Aramis vont devoir s'unir et combattre tous ensemble un mystérieux agent double, Milady de Winter et son employeur crapuleux, le cardinal Richelieu, afin de les empêcher de s'emparer du trône français et d'éviter que l'Europe toute entière sombre dans la guerre.



CASTING (really?)

Matthew MacFadyen ...................................... Athos
Luke Evans ..................................................... Aramis
Ray Stevenson ................................................ Porthos
Logan Lerman ................................................ d'Artagnan
Mila Jovovich ................................................. Milady de Winter
Orlando Bloom ............................................... Duc de Buckingham
Gabriella Wilde ............................................... Constance
James Corden  ................................................. Planchet
Freddie Fox ..................................................... Louis XIII
Christoph Waltz ............................................... Cardinal de Richelieu
Mads Mikkelsen .............................................. Rochefort
Carsten Norgaard ............................................ Jussac
Til Schweiger .................................................. Cagliostro
Juno Temple .................................................... Reine Anne d'Autriche

Ce film est tellement improbable que je ne sais même pas par quel bout commencer en fait. C'est une sorte de chef-d'oeuvre dans son genre parce qu'il réussit, avec un casting de folie (si si vraiment....à part Mila Jovovich...) et une des meilleures histoires de cape et d'épée qui existe sur cette planète (on parle du roman là, pas de leur scénario, faut pas pousser) à produire une bonne grosse bouse. Littéralement. 

On pourrait se dire qu'une adaptation c'est plus ou moins facile: tu prends le roman, tu élagues un peu parce que le père Dumas était payé à la ligne et que parfois ça se sent un tout petit peu, bref, tu réorganises juste ce qu'il faut pour donner une forme et une cohérence à un film d'1h30/2h et roule ma poule. Alors personnellement je pense que les scénaristes ont fait grève à un moment donné, où qu'ils avaient une gastro collective un truc bien lourdingue et que n'ayant plus de scénario et de dialogues sous la main, les acteurs ont commencé à faire de l'impro. C'est la seule solution que je vois à toutes les incohérences du film....
Pourquoi le méchant Duc de Buckingham fait savoir aux mousquetaires que c'est lui qui a les plans qu'ils veulent? Pourquoi Milady grille systématique sa couverture en prouvant qu'elle trahi (une fois on veut bien penser à un oubli mais au bout de trois...et moi qui pensais que les espions étaient discrets....*quoi? pardon? Vous dites? James Bond...ah oui autant pour moi*). Pourquoi des mousquetaires du royaume de France sont-ils envoyés en mission à Venise? Pourquoi un mousquetaire du roi met-il des amendes pour déjections équestres sur la voie publique? (si si) Pourquoi ces p****** de mousquetaires ne portent JAMAIS leur casaque? Pourquoi Richelieu est-il aussi stupide? Pourquoi Milady est-elle aussi stupide? Mais POURQUOI POURQUOI? Tant de haine envers le bon sens et Dumas me sidère.   

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Juste pour le plaisir, je vous détaille un peu les premières minutes du film. Vous allez comprendre:
Tout commence donc à Venise (oui je sais) qui est en fête, feux d'artifices et tout (quand on sait le prix des feux d'artifices à l'époque, mais passons). Devant une maison cossue, un garde qui fixe le vide (il n'a que ça à faire le pauvre) quand soudain nous entendons des bloup bloup dans l'eau et le gardounet se prend un carreau d'arbalète dans le thorax. De l'eau émerge donc un ninja sous scaphandre qui deplie deux arbalètes mécaniques pour tatanner la tête des deux gardes qui arrivent en renfort, alertés par le plouf de leur pote dans l'eau. Ce ninja (déjà on se demande s'il ne s'est pas perdu) enlève son masque, enfin le truc qu'il a pour respirer, et nous découvrons..........accrochez-vous ça pique.....Athos. Oui Athosninja qui, comme chacun sait, est le premier des mousquetaires. Bon j'avais déjà les yeux qui saignaient pas mal quand PAF! Milady roule un gadin à Athos en lui disant "je t'aime je t'aime" à qui mieux mieux. Après avoir secoué Cheshire pour me défouler sur quelqu'un j'ai poursuivi....pour découvrir l'Aramis volant, sorte de nouvelles bêtes à bon Dieu qui vole directement des toits vénitiens jusque dans les gondoles pour piquer une clef et compter fleurette à la prostituée du coin, c'est vrai quoi c'était tellement simple il est en avance le bougre. Porthos quant à lui est enchaîné à un mur mais se libère vite fait bien fait de ses chaînes. Je ne confierai pas ma maçonnerie à des vénitiens ils font des murs en pain d'épice. Bref après tout ça, un passage dans une voûte avec un emplacement secret tellement secret qu'à côté le "X" dans indiana Jones c'est carrément invisible, nos amis entrent dans les souterrains (en fait un long couloir) où les torches s'allument toutes seules. Léonard de Vinci était vraiment en avance sur son époque. Des têtes sculptées (les unes en face des autres les têtes.....un génie on vous dit, un génie) attirent l'attention des mousquetaires. Athos lance son poignard qui révèle un piège: sous les dalles, des pressions qui font jaillir des carreaux d'arbalètes. Pendant que nos compères réfléchissent au moyen de les désamorcer (sérieux les gars? Athos vient de lancer un poignard et il ne vous vient pas à l'idée deux secondes de faire pareil pour désamorcer le bordel? *Miss Persie?* *Oui?* *Si on fait ça, on empêche 1) Milady de se ridiculiser en jouant les bourrines sans cervelle 2) d'avoir une vision en plongée sur son décolleté.* *Ah oui pardon c'est vrai*)
Donc, tandis que nos trois idiots  mousquetaires réfléchissent, Milady décide de courir comme une folle devant les pièges histoire de prouver qu'elle slalom entre les carreaux. Si si...elle courre comme une tarée sur les pièges....*facepalm* Après cette démonstration de....je ne sais même plus quoi dire....ils commencent à chercher les plans de Léonard. Et donc...au lieu de tout emporter (après tout ce n'est pas comme si les inventions de Léonard ne pouvait pas servir à la France) ils décident de ne chercher qu'un seul parchemin (qui révèle le plan d'un bateau volant sympa certes mais pour des indications tu repasseras c'est juste un joli dessin, ça valait la peine de venir jusqu'à Venise tient!) et pour couronner le tout, ils ne trouvent pas plus intelligent pour s'évader que de faire péter la gallerie et d'inonder ainsi la cachette de Léonard détruisant par la même occasion tous les autres plans...*facepalm2* 
Non soyez gentil reposez ce couteau. 
IL NE S'AGIT QUE DES 8 PREMIERES MINUTES DU FILM!!!!!! 

Sinon, hormis les incohérences (avouez que c'est pas mal quand même non?) n'y a-t-il pas quelque chose à sauver? Laissez moi réfléchir...non. 
L'ambiance pseudo-steampunk aurait pu être bien si elle n'était râtée, Paris au XVIIe ne ressemble pas du tout à Paris au XVIIe, ils n'ont pas été foutus de lire le roman pour prendre une histoire qui tient la route un minimum et modifie absolument tout de tout. 

Même les acteurs sont blasés parce qu'ils tournent dans un film pourri, sauf peut-être Orlando Bloom qui a l'air de s'amuser à mort en cabotinant, sauf qu'il cabotine à l'extrême et que Buckingham - qui est je le répète un homme superbe, digne etc - perd les muscles, la prestance, le cerveau et se noie dans les froufrou et les manières. A vomir des arc-en-ciel. 
Quand au final...le bateau volant qui détruit Notre-Dame (et la flèche de ND qui n'existe même pas en 1620 et des patates) là ce fut le pompom. 

Pourtant...pourtant il y aurait pu avoir au moins une bonne chose: le casting. C'est bien ce qui m'écoeure, d'avoir gâché un casting pareil. Pour une fois d'Artagnan est vraiment un jeunot (19 ans dans le roman) et Logan Lerman était parfait pour le rôle. Mignon, volontaire, légèrement taquin dans le regard et le sourire il aurait fait un super gascon. L'Aramis joué par Luke Evans aurait pu être un homme magnifique, sensuel mais pas efféminé comme on le voit trop souvent. Pour une fois que Porthos n'est pas un gros porc! Ray Stevenson est juste parfait en Porthos, il a de très beaux yeux et un magnifique sourire tout en conservant une espèce de force brute et extrêmement virile qui convient au personnage. Mads Mikkelsen aurait pu nous donner un Rocherford détestable à souhait, Christopher Waltz un Richelieu retors...mais non. Rien ne fonctionne parce que le scénario est si pourri qu'ils ont tous l'air plus stupides les uns que les autres. *facepalm3*

Je crois avoir bien résumé: pas une minute de ce film n'est cohérente ni avec le roman ni elle-même ce qui fait que les acteurs s'ennuient/sont mauvais/passent pour des andouilles (pas de mentions inutiles à rayer). Les décors sont pourris, l'ambiance steampunk est ratée. Il n'y a rien à sauver.

Comprenez moi bien. Je n'aurais pas été contre une vraie bonne ambiance steampunk, des changements dans l'histoire de Dumas et même une incursion dans la fantasy comme chez Pierre Pevel et les Lames du Cardinal parce que j'adore ça. Croiser les romans de capte et d'épée avec ces imaginaires je suis pour, seulement il faut que ça soit bien fait ce qui n'est pas du tout le cas ici. Je ne suis pas non plus tatillonne avec les incohérences cinématographique parfois on pardonne parce que ça colle avec le reste mais là d'entrée de jeu Athos ninja...mon petit coeur est mort. L'ensemble fait brouillon et franchement écrit avec les pieds. 

Bon sur ce, je m'en vais revoir un vrai bon film de cape et d'épée et je vous laisse avec le spoiler de l'Odieux Connard parce qu'il a tout dit en beaucoup plus drôle!